À l’œuvre de Tony Guillois, on peut appliquer, sans prétention aucune, la même phrase que celle prononcée par Kafka sur Picasso : « Dans le miroir déformé de l’art, la réalité apparaît indéformée. »
Toutes ses œuvres récentes jouent dramatiquement sur ces sensations de chaos et agressent sur tous les fronts : couleur, forme, proportion et atmosphère.
Toutes ses toiles vivent dans la splendeur lourde, passionnée et charnelle de la matière colorée. C’est un monde aporétique, ravagé par le trop-plein de pulsions, celles-ci étant signifiées sur la toile par la massivité et la violence des touches. Cet artiste bouscule constamment la forme en tordant les corps et monte ainsi de manière surprenante le son jusqu’au niveau du Cri. C’est en ce sens que sa peinture traduit, le plus souvent, la manifestation de l’homme menacé. On est saisi par cette sensation que l’artiste ne cesse de provoquer par les déformations anatomiques et les distorsions volontaires.
Ainsi il épouse le principe dionysiaque qui instaure le désordre en tant que facteur de création, et finalement, son goût pour la grisaille et l’obscurité stimule sa création. C’est toujours le mythe de la vision nocturne qui perdure et inspire les poètes et tous les créateurs comme pour Beckett :
« L’obscurité que je m’étais toujours acharné à refouler est en réalité mon meilleur… indestructible association jusqu’au dernier soupir de la tempête et de la nuit avec la lumière de l’entendement. »
Christian Schmitt
Tony Guillois
peinture
du 25 février au 12 mars 2016
Vernissage le jeudi 25 février à 18h